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gamal abina
20 janvier 2014

Prof en ZEP, le bizutage version education nationale !

gamal et aboulhak abina 48 copie

Prof en ZEP, le bizutage version éducation nationale !


Il y a maintenant quelques années une loi interdisait officiellement le bizutage, pratique dégradante pour certains et humiliants pour d'autres, qui consistaient, lors de l'intégration d'une école ou d'une fac, à faire faire tout un tas d'exercice plus stupides les uns que les autres aux nouveaux entrants.

Il arrivait que des dérives aux conséquences très graves sur certaines personnes, ce qui explique de façon légitime qu'on en soit venu à légiférer pour stopper ces pratiques d'un autre âge.

Il se trouve que le législateur, dans sa grande clairvoyance, avait oublié que l'administration pédagogique usait de ces mêmes pratiques. En effet, si ce n'est pas un bizutage, le fait d'envoyer des jeunes profs inexpérimentés en ZEP, en fait Zone d’Éducation Prioritaire, y ressemble largement.

Comment pourrait-on appeler autrement cet exercice périlleux qui consiste à mettre un jeune prof en confrontation avec des élèves en grandes difficultés, sachant qu'il n'a  ni expérience ni les moyens matériels et physiques de se confronter à de jeunes adolescents en rupture avec toute forme d'autorité, qu'elle soit parentale, pédagogique ou policière. 

Comment peut-on envoyer un jeune, ayant à peine 10 ans de plus que ses élèves, affirmer son autorité alors qu'il vient tout juste lui-même de quitter les bancs de la fac. 

Ceci en dit long sur la méthode de gestion de ces fameuses ZEP. Souvent, les profs y vont à reculons, car ils y sont envoyés contraints et forcés à la manière de bizutage de première année. En plus de leur peu d'expérience, ils  sont incapables de transmettre le minimum de savoir à des  élèves qui se savent déjà dans des établissements de seconde zone. 

On savait  que le principe des ZEP était inique, puisque la France est le seul pays au monde à avoir décrété qu'il existait deux types d'établissements : les bons et les ZEP, donc  que l'enseignement se ferait forcément à deux vitesses.


On n’aurait pas trouvé un meilleur moyen si on  l'avait voulu pour développer la culture de l'échec chez des jeunes de banlieue souvent issus de la diversité. Il était déjà établi que l'enseignement à deux vitesses existait depuis très longtemps avec les grandes écoles privées, bien loties face à des facs démunies de moyens. Mais là, on a consacré ce même type d'enseignement inégal dès le primaire, le secondaire et le lycée. 

Liberté, égalité, fraternité, de jolis concepts de plus en plus abstraits.
Il faudrait enfin le courage politique pour redonner espoir à ses ZEP, en y mettant des profs expérimentés et des moyens un peu plus conséquents, tout en rétablissant l'autorité de ces professeurs sur leurs élèves.

La blouse grise, à mon sens, serait largement préférable à toutes ces marques de vêtements qui consacrent la superficialité au détriment de l’essentiel, à savoir la construction de futurs hommes et femmes qui pourraient s'insérer en toute quiétude dans la société.

 Cessons les bizutages des jeunes professeurs en ZEP et envoyons des contingents d'enseignants à l'ancienne qui ont la qualité de personnes d'expérience et dont, sans doute, le choix du métier d'enseignant n'avait pas été fait que par nécessité économique. 

La transmission du savoir doit être et doit rester une vocation et non pas une punition.

Gamal Abina

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