"Je suis victime d'un traquenard. Elle a exercé un chantage à la plainte pour viol sur plusieurs hommes". Ce sont ces deux phrases prononcées par Tariq Ramadan dans une émission télévisée en septembre 2019 que le tribunal correctionnel de Rouen examinait mardi 23 mars. Pour l'avocat de la plaignante, la rouennaise Henda Hayari, ces propos caractérisent la diffamation. Ce dont se défend Tariq Ramadan. "C'est quand même surprenant de me retrouver ici à Rouen, attaqué en diffamation par une femme qui dit que j'ai utilisé le mot traquenard, alors qu'en 2014 elle m'écrit qu'un traquenard se prépare contre moi par monsieur Soral avec lequel elle est en contact, et donc je serais aujourd'hui coupable d'une diffamation en répétant et en citant ce que elle elle me dit sept ans auparavant ? C'est tout de même surprenant" se justifie t-il.
L'ancien professeur représenté par trois avocats, est venu à la barre s'exprimer. Il a clamé son innocence et s'est dit injustement accusé. Pour le défendre, ses conseils ont choisi d'utiliser des éléments de la procédure en cours. Ils ont tenté de décrédibiliser Henda Hayari, faisant notamment comparaitre un témoin, une stratégie récurrente chez Tariq Ramadan.