Interview de Sophia AYache sur son action en justice sur la question du Covid 19.
Bonjour Sophia, pourriez-vous nous dire qui vous êtes en quelques mots, vos fonctions passées et ce que vous faites actuellement ?
Bonjour, merci de m'avoir proposé cet échange qui permet de mettre en lumière mon combat. Je m'appelle Sophia Ayache, j'exerce en qualité de psychologue dans le domaine des risques psychosociaux, la prévention routière et j'assure également des accompagnements dans le cadre de thérapies brèves. J'ai été élue durant six années, de 2014 à 2020 en qualité d'adjointe au maire à Montpellier et les délégations qui m'ont été confiées sont la jeunesse, la vie étudiante et le handicap ; des missions que j'ai exercé avec un réel enthousiasme.
Pouvez-vous nous exposer ce qui vous est arrivé durant la première vague au moment où vous étiez conseillère municipale, comment vous avez contracté le coronavirus et quand vous l'avez transmis à vos parents. Quel était votre sentiment général à l'époque lorsque vous avez participé à l'organisation du premier tour pour des élections municipales de mars 2020 ? Est-ce que vous étiez en confiance quand on vous a donné les directives pour aller aux élections, et est-ce que vous mesuriez les risques que vous preniez par rapport à cette maladie qui malheureusement a emporté votre père.
Pour ce qui est du contexte de contamination, je pense que je vais d'abord recadrer les choses sur un plan beaucoup plus général. Donc, durant le mois de mars 2020, je pense qu'il est important de resituer ce contexte là et préciser que nous avons tous été confrontés à un stress qui était généré par une nouvelle situation qui était particulièrement anxiogène et lié à cette pandémie et ce stress a été majoré par des stratégies de communication perverses émanant de l'État et qui étaient basées sur du déni, du double discours, des injonctions paradoxales du silence et cetera.
À la suite du drame, comment avez-vous vécu ces instants difficiles et qu'est-ce qui vous a conduit et motivé à entamer une action en justice contre le gouvernement.
Pour ce qui est de ma démarche, eh bien, j'ai déposé plainte pour abstention volontaire à mettre en place les mesures permettant de combattre un sinistre et blessures involontaires et homicide involontaire, donc j'ai été entendue en Cour de Justice puisque sur 179 plaintes, 12 ont été retenues, dont la mienne et j'ai déposé plainte suite au décès de mon père et à de nombreux dysfonctionnement auxquels on a tous été confrontés.
Pour finir quel espoir avez-vous concernant votre action? Qu'est ce que vous attendez par rapport à une condamnation possible des acteurs politiques dont la plupart étaient 'informés' de la situation.
Mon combat s'actualise aussi autour d'une association. Donc j'ai créé l'association Covid-19 Montpellier, nous sommes sollicités par des personnes qui souffrent d'isolement, des personnes qui souffrent de symptômes post covid pour l'avoir vécu et séjourné plusieurs fois aux urgences et je n'avais pas pu avoir des réponses claires et j'ai dû solliciter de nombreux professionnels, des ophtalmologues, j'ai eu une rééducation jusqu'au mois de début septembre pour pouvoir remarcher parce que j'avais perdu ma mobilité. J'ai dû rencontrer un gastro-entérologue, cardiologue, pneumologue, neurologue au service de médecine de rééducation à l'hôpital, un angiologue, enfin voilà les symptômes post covid étaient très lourds et très polymorphes, donc voilà on a ouvert une écoute pour les personnes pour les personnes qui ont besoin de soutien psychologique durant cette phase là, les personnes isolées et puis cette période génère de la souffrance à différents degrés pour des raisons de santé mais aussi pour des raisons économiques, de deuil et donc pour les plus vulnérables c'est une période qui est particulièrement agressive et donc on apporte notre aide à la fois psychologique et puis une aide concrète à travers des actions solidaires, notamment de la distribution de produits de première nécessité pour les étudiants, on réalise des maraudes auprès des SDF on distribue des masques aux SDF qui malheureusement ont été verbalisés pour non port du masque ce que je trouve scandaleux et voilà donc je continue mon combat sur le terrain à Montpellier
Pour ce qui est de mon ambition, mes projets ou mes objectifs sur le plan politique...Je n'ai pas d'objectifs politiques, j'ai une expérience de six années très enrichissantes et je me suis engagé parce que voilà, le mouvement dans lequel je me suis retrouvée qui était libre, constitué de citoyens avec une tendance à gauche et un représentant qui était Philippe Saurel qui était intègre, droit et qui partageait les mêmes valeurs que moi m'ont motivé à m'impliquer, mais compte tenu du paysage politique actuel, je n'ai pas d'objectifs à ce niveau-là.