Diffamation publique !

Je viens d'apprendre par le plus grand des hasards, le 21 décembre 2023, qu'une organisation dont je ne sais rien "l'Observatoire juif de France", avait communiqué sur son site, son intention de porter plainte contre ma personne. 

En effet, c'est un ami, inquiet, qui m'a informé de cette nouvelle, pour le moins surprenante. 

J'ai donc pris la peine de lire le contenu de ce message ahurissant, en constatant la faiblesse de l'écriture, la maladresse dans les expressions et parfois l'absence de certains articles pour qualifier les faits, mais surtout les infractions pénales dont je me serais rendu coupable, au cours d'une émission Morandini live du 18 octobre 2023 animée par Jean-Marc Morandini avec pour invités Jean Terlier député Renaissance, Julien Odoul, député du Rassemblement National et Sabrina Medjebeur, chroniqueuse. 

Qu'elle ne fut pas ma surprise en découvrant que je m'étais prêté à l'exercice de : négationnisme, incitation à la haine raciale et apologie du terrorisme.  

Plutôt étonné de lire ce genre de stupidité, j'ai tout de même fait l'effort de vérifier, si par hasard, un propos mal compris pouvait tomber sous le coup de la loi. 

Il va bien évidemment de soi que, rien dans mes paroles n'était passible de la moindre poursuite pour ces chefs d'inculpation pourtant annoncés fièrement et sans mesure ni intelligence. 

Pire encore, à la lecture de ce texte diffamatoire, sans queue ni tête, il semblerait que l'auteur ou l'auteure, n'ait pas aimé ma façon de me moquer de mes interlocuteurs sur le plateau de l'émission. Étrange... 

Il me serait reproché, selon ce texte alambiqué, d'avoir défendu les 179 élèves qui se seraient moqués de la mémoire du professeur de Arras (Dominique Bernard, que je cite par respect pour sa mémoire, contrairement au texte qui m'incrimine), qui fût assassiné dans les circonstances tragiques et atroces. Apparemment ; traiter les élèves de "crétins" et "d'adolescents irresponsables" en les renvoyant à leur niveau de nullité, ferait de moi un défenseur. Quel triste avocat insulterait ses clients sur un média grand public dans une émission de débat contradictoire ?  

Mais apparemment je deviens un défenseur de fait.  

Et qu'est-ce que je défendrais ?  

Je serais dans le déni total de la gravité du comportement des élèves.  

Plutôt cocasse vu la façon dont je considère leur manque d'intelligence, de clairvoyance et surtout de maturité ! 

Ensuite il me serait reproché d'avoir nié le fait que le Hamas ait commis un génocide. Je ne sais pas quelle est la personne qui écrit ce texte à nouveau, mais je constate que soit, elle n'a pas vu l'émission, ce qui est plutôt léger de sa part pour écrire des choses aussi inexactes, soit elle l’a vu ou y a participé, mais que manifestement ses capacités intellectuelles limitées, lui ont interdit de faire la différence entre un "génocide" un "pogrom "et un "massacre de masse". 

Quoi qu'il en soit nous n'avions jamais fait référence au génocide, dans cette fameuse émission, et surtout, que depuis le début de ces drames, j'ai toujours considéré que ce sont des massacres et des crimes de guerre, de part et d'autre, mais en aucun cas des génocides.  

Lorsqu'on a un minimum de profondeur historique, on ouvre un dictionnaire pour regarder la définition du mot génocide.  

C’est un concept né en 1945, à l'occasion du procès de Nuremberg qui devait juger les hauts dignitaires nazis pour leurs crimes. Le génocide se caractérise par une volonté affichée, d'extermination totale d'une population par tous les moyens possibles et imaginables. Lorsqu'il y a absence de cette volonté politique, on ne peut plus parler de génocide mais de massacre de masse ou crime de guerre. 

Tout comme utiliser les termes de "pogrom", très marqués dans l'espace et dans le temps, pour caractériser les massacres des kibboutz le 7 octobre, n'est non seulement pas opérant, mais surtout insultant pour la mémoire des victimes sans défense des pogroms, qui ont systématiquement subi cela en Europe occidentale comme orientale.  

Là encore, la personne qui a rédigé ce texte diffamatoire, a fait preuve de beaucoup trop de légèreté, avec l'usage d'un vocabulaire mal maîtrisé et d’une syntaxe tout aussi limitée, quelques mots et articles ont été oubliés, dans ce texte indigeste, mais en plus ; elle n'a même pas pris la peine de revoir l'émission, afin de caractériser les faits qu'elle voudrait me reprocher.  

Il est évident que si l'animateur de l'émission, monsieur Morandini, avait seulement pressenti que je relevais de fait délictueux, passibles du tribunal pénal, il aurait été le premier, en tant que professionnel, à me porter la contradiction et à me rappeler les termes de la loi. 

Je résume donc ; outre le fait d'avoir, c'est vrai, une attitude plutôt moqueuse vis-à-vis de certains de mes interlocuteurs, ce que je revendique fièrement comme étant ma marque de fabrique, non seulement je n'ai pas pris la défense des élèves, mais je me suis borné à relativiser les possibles actions en justice qui pourraient être conduite contre ces gamins attardés, que je me suis même autorisé à traiter de "crétins" dès le départ de l'échange, sachant parfaitement qu'ils sont mineurs et qui ne tombent pas sous le coup de la loi pénale applicable à des majeurs, mais en plus, je n'ai jamais évoqué la question du génocide ; elle n'a même pas été discutée sur le plateau.  

Et tout un texte pour tenter de salir mon nom, en me collant les étiquettes infamantes de "négationniste" (qui je le rappelle là encore est exclusivement destiné à la négation des crimes de l'Holocauste, ce dont je n'ai jamais douté), de vouloir "inciter à la haine", on se demande contre qui, et à quel moment j'aurais incité à la haine ?  

Mais surtout, apologie du terrorisme. De toutes ces accusations, la plus ridicule c'est bien la dernière, alors que je rappelle que j'avais tout de même pris le soin, dans une autre émission de dire que mon pays d'origine l'Algérie, avait subi le terrorisme pendant 10 ans et que j'étais le premier à le dénoncer.  

Bref, en conclusion, je dirais simplement ceci : le ou la demeurée, qui a écrit ce texte afin peut-être de faire de la publicité pour son site inconnu ou plus simplement de me mettre une cible dans le dos, sachant que ce texte a été partagé sur de nombreux supports, par de nombreux intermédiaires particulièrement la triste actrice Véronique Genest sur X, qui a interprété le rôle d'un policier de série B à la télévision "Julie Lescaut", ou encore le groupe d'extrémistes se faisant appeler LDJ, Ligue de Défense Juive, dont le radicalisme n'est plus à démontrer, et tout cela en parfaite contravention des lois concernant la diffamation publique ce qui est dans une certaine mesure un appel au lynchage.  

Il va de soi que cette pseudo plainte finira forcément par un classement sans suite, puisque les faits ne sont pas du tout constitués, et que bien sûr je porterai plainte à mon tour pour ces propos diffamatoires, reposant sur de la pure imagination, teintée d'une frustration à peine déguisée.  

J'ai ma petite idée sur la personne qui s'est autorisée à se lancer dans cette aventure judiciaire sans lendemain, mais il y a fort à parier que ma plainte, qui elle est parfaitement recevable, aura dans son cerveau malade, produit un effet boomerang qu'elle n'attendra pas.  

Je n'aime pas perdre mon temps dans les prétoires de la République, j'évite autant que faire se peut, de recourir à des procédures longues, pénibles et coûteuse, mais si l'objectif c'était de créer une procédure bâillon afin de me disqualifier, la personne à l'origine de cette plainte en aura pour son argent ! 

J'annonce donc que dès la semaine prochaine, mon avocat se chargera de rédiger la plainte pour diffamation publique, et qu'au rythme actuel de la justice, je peux espérer une condamnation pour 2024. 

Gamal ABINA porte-parole Du MDC (Mouvement des Droits Civiques)