Jour de colère...

Jour de colère...

Jour de colère est le nom de la manifestation qui a eu lieu le 26 janvier 2014 regroupant des organisations très diverses et finalement peu variées dans l'idéologie ; des mouvements d'extrême droite aux souverainistes en passant par les chrétiens de Civitas et les anciens de la manif pour plus. Des pros Dieudonné et Soral des "quenelleurs" en veux-tu en voilà, bref tout ce que l'on compte de plus conservateur dans ce beau pays qu'est le leur.

Non que dans ce bouillon de culture toute revendication soit à jeter à la poubelle, mais malheureusement la structure de l'organisation posait problème. Le FN lui-même a refusé d'y prendre part, sentant sans doute que cela sentait mauvais.

Que l'on se soit opposé au mariage pour tous était parfaitement légitime puisque imposé par une majorité présidentielle incapable de tenir ses autres engagements se comprend parfaitement mais qu'on s'associe à des groupes extrêmes qui ne professent que la violence pose plus de problèmes.

Comment peut-on crier des slogans hostiles à Hollande en ayant dans ses rangs des souverainistes et royalistes nationalistes et autres extrémistes de droite ? Le jour de colère est sans doute la première manifestation d'une présence institutionnalisée de l'extrême droite dans les rues parisiennes. La France avait perdu ses mauvaises habitudes dans les années 70 avec des groupes comme Occident et tous leurs pendants mais aujourd'hui à la faveur d'une violente crise économique identitaire et politique ces extrêmes se ravivent avec d'autant plus d'intensité que 5 ans de « Sarkozysme » leur ont donné des ailes sur le plan de la libération de la parole violente et raciste.

Que dire de la présence d'Alain Soral accueilli comme un prophète sous le chant de la marseillaise d'une frange non négligeable des manifestants, si ce n'est qu'un skins, ex membre du bureau politique du Front National a atteint au moins un objectif : rendre visible et acceptable sa présence dans les rues de Paris. La campagne anti Dieudonné lui a donné une audience que ces maigres livres ne lui auraient jamais apporté et la gestion calamiteuse du gouvernement de gauche sur la question du racisme lui apporte une légitimité dans un discours largement raciste mais qui semble tellement faible par contraste avec les lois d'exclusion votée par les gouvernements de gauche et de droite.

En dehors de la rituelle bataille des chiffres qui oppose police et organisateur, 1 600 000 personnes selon les organisateurs et 27 personnes et demie selon la police, on ne peut pas ignorer que les mouvements de contestation en France prennent de l'ampleur et prennent aussi une tournure violente en fin de cortège dans les manifestations.

Ce qui m'interpelle le plus c'est que les heurts qui ont eu lieu au terme de la manifestation n'ont pas choqué l'extrême droite parce qu'apparemment ces violences étaient conduites par des gens de leur ethnie et de leur idéologie.
La violence est plus acceptable lorsque ce sont de jeunes Européens excités qui la produisent et beaucoup moins acceptable lorsque ce sont des jeunes des cités perdus qui la reproduisent.

La question qui mérite d'être soulevée est celle du "deux poids deux mesures" qu'il y ait des journées de colère en France comme en Grèce au Portugal en Italie ou en Espagne cela s'explique parfaitement compte tenu de la conjoncture politico-économique mais que ces journées de colère soient le produit d'une idéologie d'extrême droite est beaucoup plus inquiétant car très rapidement le bouc émissaire qui va surgir et qui sera montré du doigt sera évidemment celui qui mange le pain des Français.

La liste est longue je vous épargnerai donc le fait de la citer il suffit juste de se rappeler que le dénominateur commun est la sur pigmentation de la peau.

Pour ma part en conclusion, le jour de colère doit être un jour de réflexion puisqu'il s'est achevé par des violences contre l'autorité de l'État.

Gamal Abina